Avez-vous déjà pris plaisir à feindre de lancer une balle à un chien et le voir se mettre à courir dans la direction où il *croit* que vous l’avez lancée? Ça vous fait rire à tout coup? C’est pourtant un peu ce réflexe que la technologie est doucement après développer en nous.
La vitesse à laquelle bouge maintenant l’information sur Internet crée en nous un sentiment d’urgence à la fois permanente et fictive. C’est comme avoir un petit démon sur l’épaule qui vous répète sans cesse « Saute! Saute! Saute! », alors que vous tentez d’admirer le paysage du haut d’une falaise. Vous pigez l’inconfort?
En vérité, le Web est un gros, un immense BUZZ, où chacun veut notre attention. Et ça ne se limite pas aux entreprises qui veulent se faire connaître pour vendre leurs services ou produits. C’est aussi monsieur et madame tout le monde, en mal de public, qui se languit d’être entendu, lu, vu, découvert, reconnu, aimé et quoi encore. Chacun est debout sur sa chaise à hurler « J’existe! Écoutez-moi! Regardez-moi! ». Résultat : un sentiment d’être inexistant sur la « planète Web » si on n’écrit pas chaque jour sur notre blogue, si on ne gazouille pas au moins deux fois l’heure sur Twitter, si on n’a pas 10,000+ contacts sur LinkedIn ou ne mettons pas notre statut Facebook ou notre page Instagram à jour durant nos vacances dans le Sud. Pour l’amour du ciel, quand peut-on travailler?
Le bruit est assourdissant, la quantité d’options croît de façon exponentielle et change sans cesse. Tout le monde tire partout et les experts ne s’entendent même pas. Au moins, notre chien de tantôt avait l’indice de notre mouvement de bras pour deviner dans quelle direction s’élancer… Pour nous… rien! L’univers entier des communications est en pleine crise existentielle et c’est incroyablement excitant!
Alors que les réseaux sociaux ont donné un droit de parole sans précédent aux consommateurs, force est d’admettre que les entreprises en général, surtout les petits entrepreneurs, ne savent plus où donner du regard, du pouce, du clavier ou de la souris… Le cerveau humain ne peut tout simplement pas suivre, il *faudra* tôt ou tard faire le tri. Et c’est justement ce qui est excitant, car les possibilités sont si nombreuses que les internautes sont contraints de se servir de leur unicité et de leur créativité s’ils veulent émerger de la masse et d’utiliser (enfin) leur gros bon sens pour gérer ce flux d’information incessant. Être un simple mouton ne suffit plus!
Une erreur capitale serait de fermer la porte et faire comme si tout ceci ne nous concernait pas. Ce nouveau mode de communication formé par les réseaux sociaux est là pour rester et devra faire partie à plus ou moins grande échelle de notre stratégie commerciale. Mais pour faire face à cette grande déferlante, il faut avant tout garder la tête froide et faire taire ce petit malin qui nous encourage à sauter dans le vide les yeux fermés.
Ce n’est que lorsque nous aurons pu faire abstraction du bruit que nous serons en mesure d’analyser le tout, froidement et objectivement, et de commencer à manger cet éléphant de la même façon qu’on le ferait pour une énorme et succulente pâtisserie : une bouchée à la fois!
Comme toujours chez Natmark, nous prônons un sain recul et une « pause perspective ». Inutile de tirer partout, quelqu’un y perdra sûrement un œil. Après plus de 20 ans sur le Web à avoir vu passer maintes offres « incontournables », nous avons constaté que les pionniers sont ceux qui éduquent les autres par leurs erreurs et leurs sauvent beaucoup de temps et d’argent.
Sur ce, inspirez… expirez… inspirez… expirez… Donnez-vous la permission et le temps de faire des choix éclairés. Le Web regorge d’information sur tout ce qui vous intéresse en matière de réseaux sociaux, de référencement moteurs et autres moyens de diffusion. Ne tentez pas de sauver du temps en engageant un consultant à l’aveuglette, sans comprendre auparavant de quoi il s’agit. Il ne vous sera d’aucune utilité si vous n’avez pas fait vos devoirs, car vous ne comprendriez pas comment mesurer vos résultats.
Comme en tout, il faut sortir votre gros bon sens du tiroir et prendre le temps de bien vous renseigner et d’établir votre stratégie d’entreprise *avant* de sauter à pieds joints dans la mêlée.
À vos marques, prêts… LISEZ!
* Article initialement rédigé le 16 avril 2012 et revu le 13 janvier 2021.
Depuis 1997, je conseille et j’assiste les PME et les Solopreneurs dans la prise de décisions et le choix de solutions qui leur ressemblent et leur conviennent. On me consulte tout spécialement pour avoir l’heure juste quand l’arbre semble cacher la forêt et pour clarifier les réels besoins face à un nouveau projet difficile à cerner.
Il faut faire le tri en effet et, à mon sens, ça doit commencer maintenant, car déjà je ne vois pas comment il est possible de contribuer à tous ces réseaux, de suffire à nos obligations et de garder l’équilibre. Je me pose la question à savoir si les réseaux sociaux ne sont pas, à ce stade-ci, une mode. La mode n’est pas obligatoire, mais tout le monde en parle et le regard de l’autre exerce une pression sur soi pour y adhérer. La mode change aussi et peut-être que l’épuisement aura raison des réseaux sociaux.
Pour le moment, ils sont sur la place publique, cités par les animateurs de radio qui nous invitent à les retrouver sur Twitter, sur Facebook et sur leur site WEB. Je trouve bien tout de même cette multifacette de la radio qui se voyait confinée à la seule dimension de la voix et de quelques bruitages occasionnels. On peut maintenant mettre un visage sur ceux qui nous parlent et retrouver l’information que nous n’avons pas eu le temps d’écrire.
Ce sont des possibilités intéressantes dont je profite parfois, mais pour maintenir une telle structure de communication, je me rends compte de l’effort important qui est requis. Radio-Canada a une équipe qui supporte les animateurs, mais qu’en est-il d’une entreprise qui s’oblige à briller sur Twitter, sur Facebook et possiblement sur un autre de la dizaine de réseaux qui se trouvent sur le WEB.
Le commentaire de Nathalie termine sur deux notions très importantes : stratégie et mesure.
Merci Nathalie
Merci Claude. Je crois personnellement que les réseaux sociaux sont là pour rester, mais qu’ils vont continuer à se transformer. Chose certaine, ça ne pourra pas demeurer comme maintenant (Dieu merci!). Il est normal que les enterprises veuillent être partout. Elles veulent aller joindre les consommateurs où ils se trouvent. Ce qui n’est pas normal toutefois, c’est que le consommateur lui-même soit partout de peur de manquer quelque chose. C’est un peu comme si on écoutait tous les postes de télé en même temps, de peur de manquer une annonce publicitaire! Sommes-nous totalement fous?